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TRANSIT TIME

-Ship is my home-

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Transit Time, ou le temps d'escale de ces cargos, géants des mers.

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Dans les grands ports industrialisés, étendus, sécurisés, les escales d'aujourd'hui n'ont plus rien à voir avec celles d'autrefois.

Les nécessités du commerce mondialisé font loi et les terminaux se conforment aux injonctions de rapidité et de sécurité, gages d’efficacité économique.

Éviter tout grain de sable dans l’énorme machine, réduire le temps à quai - Transit Time -, marteler les règles de sécurité - Safety First.

Les escales des navires sont ainsi de plus en plus brèves et fréquentes. Les machines doivent tourner, les marchandises doivent circuler.

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Mais les marins n'ont pas disparu. Derrière les façades d’acier des coques et des conteneurs, la place de l’homme se réduit, le marin est oublié, accessoire. Règles de sécurité, contrôle des frontières, éloignement des centre-villes, disparition des bars et lieux de vie, tout s’oppose à la descente à terre des équipages.

Équipages internationalisés et réduits au strict minimum, le plus grand des porte-conteneurs est aujourd’hui manœuvré par une vingtaine d’hommes, parfois moins.

Les marins d'aujourd'hui sont devenus des ouvriers mondialisés. Confrontés à la solitude et l'isolement en mer, ils restent invisibles lors des escales qui leur permettent rarement de briser cet isolement.

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Originaires en majorité des Philippines, où les très nombreuses écoles de formation du pays leur promettent de « See the world for free and have a girl in every port », ils s'endettent parfois pour payer leur formation.

Mais le monde à découvrir gratuitement se révèle limité à des ports usines déshumanisés, des entrepôts ou parking gigantesques. Il ne s'agit plus alors de voir le monde mais de faire vivre sa famille en passant des mois sur un cargo,

 

« It's only for money, my friend ».
 

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 -> Dans le même thème, découvrez ici Une famille à l'horizon de Lucie Mach

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